Éclat Numérique: Illumination Inédite à l’UOF avec Reflet Cosmique

Projet Vitrine 1 exposée à Université de l'Ontario français en collaboration avec Le Labo mettant en avant le projet de Madi Piller

Madi Piller, Reflet cosmique, 2024, extrait vidéo.

À propos de l’artiste

Madi Piller, réalisatrice, animatrice, programmeuse et commissaire indépendante, réside et travaille actuellement à Toronto, au Canada. Ses œuvres cinématographiques ont été présentées dans des festivals renommés, des espaces alternatifs et des lieux d’art contemporain à l’échelle nationale et internationale, notamment au TIFF Wavelengths, au Festival du Cinéma Jeune à Paris, en France, à la Bienal de La Imagen Movimiento à Buenos Aires, en Argentine, ainsi qu’au Melbourne Animation Festival à Melbourne, en Australie. Son travail a bénéficié du soutien du Conseil des arts du Canada, du Conseil des arts de l’Ontario, du Conseil des arts de Toronto, et de la prestigieuse bourse Chalmers Arts.
 

L’approche artistique adoptée par Madi se distingue par une exploration en deux temps. Initialement, elle privilégie l’utilisation de supports traditionnels, comme les films analogiques, avant de les réinventer grâce à la numérisation, apportant ainsi une profondeur inédite à ses créations. Tout au long de ce processus, Madi s’appuie sur une gamme diversifiée d’outils et de technologies de post-production, notamment DavinciResolve, Record 3D entre autres applications de numérisation. Cette phase est essentielle pour opérer un remixage créatif des images, facilitant la transition harmonieuse des œuvres du monde analogique au numérique. Les œuvres finales, minutieusement observées à travers une caméra macro, proposent aux spectateurs une expérience visuelle unique et immersive. 

Dans son processus de création, Madi collabore étroitement avec la pellicule du film, une matière première essentielle à son art. Pour son œuvre « Reflet Cosmique », elle cueille des champignons, qui seront déposés sous forme d’empreintes directes sur la pellicule. Elle procède, par la suite, au traitement et à l’assemblage de toutes les pellicules en une seule bande. À ce stade, deux choix se présentent à elle : conserver la copie du film, c’est-à-dire le négatif, ou produire une copie finale. Cette décision marque un moment de transition où son expression artistique peut prendre différentes directions, reflétant ainsi son souci de liberté et d’expérimentation. Les procédés de numérisation suivent généralement une séquence incluant le développement du film, l’obtention d’un négatif, le montage, et enfin, la découpe du négatif pour créer la copie. Cependant, Madi adopte une approche plus libre et créative. À chaque étape, elle donne libre cours à son imagination, son art, et sa passion. 

Dans son exploration artistique, Madi s’intéresse au passage de l’analogique au numérique. Son atelier est un lieu où coexistent des équipements et des machines (tireuse optique, machine de montage, appareil…) témoins de sa volonté de toucher à la matière. Pour elle, ces outils ne sont pas simplement des artefacts du passé, mais plutôt des éléments vivants qui contribuent à son processus de création. En les adaptant au contexte numérique, Madi insuffle une nouvelle vie à ces machines, les intégrant pleinement dans son univers artistique. 

Ainsi, le processus de création de Madi se révèle être une symbiose entre le naturel et le technologique, entre l’ancien et le moderne. Chaque étape de son travail implique une exploration constante, où l’artiste laisse libre cours à son imagination et à sa passion, tout en honorant les traditions et en repoussant les frontières de son médium. 

L’œuvre présentée, intitulée Reflet Cosmique, est une installation vidéo captivante offrant une expérience visuelle à la fois immersive et introspective. Elle nous entraîne dans une exploration fascinante de la numérisation, mettant en scène un champignon sur une pellicule. Chaque détail minutieux de ce champignon se révèle dans une palette de couleurs vibrantes, plongeant le spectateur dans une immersion totale au cœur de ce fascinant organisme. À travers cette œuvre visuelle, nous sommes invités à contempler la beauté et la complexité du monde microscopique, capturées avec une précision saisissante et musicale.  

Reflet Cosmique matérialise le film dans une dimension photographique, démontrant ainsi la capacité de transposition d’une œuvre cinématographique. Cette démarche artistique innovante explore comment un film peut être extrapolé dans le domaine de la réalité augmentée. Le processus s’amorce par une séquence d’images agissant comme déclencheur pour une diffusion synchronisée de vidéo et de son sur des appareils mobiles. Cette œuvre se présente donc comme une invitation à un exercice d’hybridation entre les technologies analogiques et numériques. Elle permet au spectateur de découvrir la genèse du film, de comprendre comment le procédé se déploie et s’exprime au-delà des frontières traditionnelles. “Reflet Cosmique » transcende ainsi l’expérience artistique en élevant son caractère éducatif et transmissible. Plaçant le film nu au cœur du dispositif, il offre une vision intime et pédagogique du processus créatif.  

Scans 3D réalisés par Serena Erica Simo kenmoe, étudiante en troisième année dans le pôle des Cultures Numériques.

 Retrouvez les moments forts du vernissage de l’exposition dans ce reportage audio réalisé par le coordonnateur du projet et étudiant en 2 -ème année en cultures numériques, Steve Kawe.

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